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L' HISTOIRE de Neauphle-le-Château
Notre historien neauphléen Marc LEROY nous propose un résumé de l'HISTOIRE de notre village. Mais si vous voulez en savoir plus, l'histoire complète, détaillée et illustrée, vous la découvrirez dans son passionnant ouvrage "Si Neauphle-le-Château m'était conté" (disponible au local du Syndicat d'Initiative).
La découverte, depuis le XIXe siècle de nombreuses haches en silex taillé, à Neauphle-le-Château et dans les environs, prouve une présence humaine dans notre région dès l'époque néolithique (2500-2000 av. J.C.). Après les grottes et souterrains-refuges, puis les villages-huttes lacustres de ces habitants primitifs, les premiers Celtes, arrivés d'Outre-Rhin entre 1000 et 500, s'établissent dans les bourgs fortifiés sur des éperons naturels, au promontoire barré d'un fossé.
Telle est l'origine de Neauphle, qui en Celte veut dire "temple neuf". Il est probable que celui de Neauphle se soit dressé à l’extrémité du promontoire, à l'emplacement de l’église actuelle.


L'établissement de la "Pax Romana", s'accompagna de la construction de voies romaines en larges dalles de pierre ou en béton de cailloux et de ciment sur un soubassement solide, comme en témoigne le tronçon conservé en forêt de Sainte-Apolline (voir ci-joint).
Neauphle se trouve sur le tracé de deux chemins gaulois importants. Notre cité est un peu à l'écart de la grande voie romaine Poissy-Orléans mais incluse dans l'importante voie Paris-Rouen.
A partir de l'époque mérovingienne, les grands domaines fonciers, concentrent l’essentiel de la population sous la direction d'une nouvelle aristocratie terrienne. Ils assurent l'approvisionnement des nombreuses forteresses comme Neauphle qui, en contrepartie, garantissent un rôle de défense.
A l'époque carolingienne, les châteaux, nouvellement édifiés sur une 'motte' artificielle comme à Neauphle, en bois puis en pierre (fin du XI siècle), de forme carrée puis ronde (Neauphle, Montfort, Maurepas), sont confiés par le comte à un homme capable qui devient seigneur héréditaire.
C'est alors qu'apparait la puissante famille des Seigneurs-Châtelains de Neauphle.
De Simon Ier, en 1052, issu des Gometz, seigneurs de Versailles et de Bazainville, jusqu'à Simon VI, mort sans postérité vers 1250, sept générations successives dirigent Neauphle.
Grâce aux dotations des seigneurs s’édifient autour de l’église St-Nicolas de nombreuses chapelles rurales. À cette époque, les Bénédictins de l’Abbaye de Bougueil en Anjou possèdent la nomination du curé de Neauphle, souvent assisté d'un vicaire.
Dès la fin du Xle siècle Neauphle possède une bourgeoisie qui se fait enterrer à l’église ou même à l’Abbaye des Vaux-de-Cernay, fondation des seigneurs de Neauphle en 1118. Ces nouvelles classes sociales bénéficient de la renaissance du commerce et de l'agriculture qui se traduit par la création et l'essor de nombreux marchés. Celui de Neauphle existe depuis 1197 et se tient déjà le lundi ! Il est réorganisé par une ordonnance de Charles VI du 19 décembre 1403 et compte parmi les cinq plus importants de l'Île-de-France. 


Dès cette époque, le marché aux grains se concentre sur l'actuelle place aux Herbes, les marchandises et les bestiaux sur la grande place du Marché (place carrée, fermée sur quatre côtés, la seule du genre en ile-de-France), un peu plus tard les chevaux rue d'Orbec, tandis que l'adjudication des étals a lieu à la criée au local "à la cloche" (l'actuel Syndicat d'Initiative).
Une importante foire du Jour des Morts se tient juste après la Toussaint et survivra jusque dans les années 1960.


Dès 1180 apparaît à Neauphle une léproserie, sise hors-les-murs aux Sablons, l’actuel "Gaillarbois"; elle sera supprimée vers la fin du XVle siècle lors de la disparition du fléau. Par contre l'Hôtel-Dieu, subsistera jusqu'à son aliénation en 1687 et son transfert en 1698 aux Bordes, hameau de Pontchartrain. Ses beaux bâtiments gothiques-renaissance et sa chapelle sont visibles 69-71, Grande-Rue.
La Guerre de Cent Ans n'épargne pas notre région, au terme de laquelle les Anglais prennent et détruisent notre château, dont les ruines subsistent jusqu'à la fin du XVIIe siècle. L'église, très endommagée, est restaurée après la paix, et le village en partie reconstruit.

Il garde intacte sa physionomie de ville-forte jusqu'au début du XIXe siècle, avec des murailles sur trois côtés, des fossés parallèles à la rue d’Orbec et trois portes fortifiées à deux tourelles. Sur la place du Marché, auprès de la Grande-Rue, des halles en charpente à deux nefs sont mentionnées dès 1581 et seront détruites en 1835. Sur l'actuelle place de l'Église, la mare St-André est comblée en 1834 et autour de l'église, le cimetière est fermé en 1828.
A part quelques émeutes et dégâts causés au mobilier de l'église, la cité traverse sans trop de dommages la période révolutionnaire. Tandis qu’elle passe au diocèse de Versailles, elle devient le 24 août 1790 chef-lieu de canton du district de Montfort et de l’arrondissement de Versailles. Le 25 octobre 1801, la réorganisation consulaire la rattache au canton de Montfort, puis le 19 juillet 1811, au nouvel arrondissement de Rambouillet.
Cette nouvelle importance administrative, jointe aux qualités du site, le plus haut de la région (185 m), permet à Claude Chappe d’installer en 1798 sur le clocher de l’église, un poste de la ligne de télégraphe aérien Paris-Brest, les deux postes voisins étant aux Clayes et à la Queue.

Au XIXe, le village s'assoupit, délaissé par la circulation qui emprunte de préférence la route royale détournée au siècle précédent dans la vallée, et contourné par la nouvelle route de St-Germain tracée en 1834. De nombreuses auberges ferment leurs portes et la Poste ainsi que la Gendarmerie émigrent à Pontchartrain.

Cet isolement très relatif sur un site fort exigu a permis à notre cité d'éviter les écueils d'une excessive urbanisation et de conserver, en ce début du XXIe siècle, un charme et un art de vivre devenus fort rares en notre région.
En 1827 est fondée à Neauphle une entreprise qui devait étendre la renommée du village aux quatre coins du monde. Cette année là, Jean-Baptiste Lapostolle, issu d’une famille parlementaire parisienne, installe une modeste distillerie dans des bâtiments anciens au nord de la place de l’Eglise. Au départ la marque n’existe pas encore et le commerce est purement local. Mais son gendre et successeur, Louis-Alexandre Marnier-Lapostolle (dit le "Grand") va lancer en 1870 le Grand-Marnier Cordon Rouge en mélangeant des écorces d’oranges amères avec du Cognac, qui connaîtra un grand succès commercial et une renommée internationale, jusqu’à aujourd’hui.
La fabrication se poursuivra à Neauphle jusqu’en 2013, date de sa fermeture pour raisons de sécurité et de son transfert à Cognac. Les bâtiments, inutilisés depuis, sont encore visibles.

La population a récemment connu un essor rapide passant de 1 318 habitants en 1965 à plus de 3 000 habitants aujourd'hui.
Au cours des dernières décennies, la commune a pu s'enorgueillir de la présence de nombreuses personnalités du monde des lettres, des arts et du spectacle, résidents temporaires ou permanents de notre village.
Marguerite Duras, prix Goncourt 1984, a conçu et rédigé la plus grande partie de son œuvre littéraire dans sa maison de Neauphle où elle résida avec fidélité. Le village a même connu, malgré lui, une flambée de notoriété internationale, pendant les quatre mois de séjour de l'Ayatollah Khomeiny en ses murs (1978-79).
Arrêtons-nous avec confiance au seuil du XXIe siècle, en considérant ces multiples richesses humaines, naturelles et artistiques, dans un village demeuré vivant grâce à un noyau urbain dense et personnalisé, qui groupe maisons modestes mais de caractère, demeures bourgeoises et nobles hôtels particuliers à jardins, église vénérable et attachante, abritant un orgue historique réputé, ainsi qu’un mobilier ancien de qualité.

Tel est l’environnement qu'il importe au maximum de protéger et de préserver, héritage bi-millénaire pour les générations à venir.
Marc LEROY
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